Mon corps est une merveille.

C’est une pensée qui m’a traversé l’esprit ce matin.

Ce n’est sûrement pas pour me vanter. C’est quelque chose que je n’aurais pas pu dire avant. J’ai passé ma vie à être en guerre avec mon corps pour toutes sortes de raisons, être trans en est seulement une partie. En fait, je ne suis pas adepte de l’idée d’être „née dans le mauvais corps“. Je suis née dans ce corps, le mien. Il est bien et je dois en prendre soin – et prendre soin de moi, mon corps et mon cœur, cela implique que je fais correspondre mon corps à mon genre, qui est masculin.

Je viens d’avoir ma mastectomie/mammectomie il y a 15 jours. Le processus de guérison se passe bien, et je suis vraiment content des résultats; je suis reconnaissant et ne peux que recommander mon chirurgien et son équipe non seulement pour l’opération, mais aussi l’accompagnement et leur humanité (Dr. Fakin à Zurich & équipe).

Mais l’histoire avec mon corps va beaucoup plus loin que ça.

J’ai une polyarthrite rhumatoïde qui a commencé quand j’avais 16 ans (et diagnostiqué seulement tard) et qui m’a déjà donné du fil à retordre. J’allais courir tous les jours de la semaine, je m’entraînais pour mon premier semi-marathon et j’ai reçu l’interdiction de continuer de courir sur route – mes genoux n’ont plus de cartilage, et le bas de ma colonne vertébrale est fusionné. J’ai mis long à trouver un traitement adéquat – mais pour maintenant, elle est stable. Et je refuse de me laisser définir par cette maladie ou limiter par elle, même si de temps en temps, elle m’embête.

Je souffre aussi d’un mal de tête cluster chronique. Ces maux de tête sont mal connus, et difficilement soignables. Il y a des traitements préventifs, et pour des crises qui chez moi, surtout en saison, peuvent survenir 3-6 fois par jour et durer entre 20 minutes à 3 heures. On dit que sur une échelle de douleur, la douleur est comparable à l’accouchement. Mais je trouve que, par rapport à d’autre qui souffrent du cluster, je m’en sors bien. Je peux faire des études et travailler même s’il y a des jours qui sont pénibles.

J’ai fait un AVC/qqc de comparable dont j’ai oublié le nom il y a quelques années. Je laissais tout tomber, ne pouvais plus parler proprement, ni marcher comme il faut. Comme ça a été reconnu trop tard, j’ai lutté par moi-même pour revenir dans la vie. Un neurologue a juste secoué la tête plus tard: comment mon médecin traitant n’a-t-il pas pu voir? J’avais des séquelles pendant longtemps, mais je n’ai rien lâché. Ne jamais rien abandonner!

Et me voilà, en train de faire mes études de Master, d’être de mieux en mieux dans mon corps. L’année passé j’ai fait de la musculation, et ça m’a fait un bien fou. J’ai dû interrompre pendant quelques moi dû aux études et un burnout, mais une fois la mammectomie, je vais reprendre, j’aime trop, ça fait du bien. Je me réjouir de pouvoir aller nager un peu en été. J’espère trouver le temps de reprendre un peu de dans – un vieil amour que j’ai laissé de côté pendant bien trop longtemps. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir côté coordination (une des séquelles mentionnés en haut) mais tant que ça me fait du bien…! Je n’ai pas prévu de devenir une star 😉

Ayant traversé tout ça, sans jamais abandonner, mais toujours se relever je pense que je peux bien dire que mon corps est une merveille. Certes, une merveille qui, à mon goût a besoin de retrouver sa forme car je n’en ai plus aucune – mais ça se fera progressivement.

Et je profite pour dire que vous tout le monde qui lisez ça, vous êtes des merveilles aussi 🙂